Période II : 1976-2009

De la découverte de la lave sur les volcans à la maîtrise de la technique du craquelé. 
Deux périodes très importantes pour André Bucher qui vont s’unirent pour ne faire qu’un.
Le craquelé représentera une similitude de la lave dans ses peintures et dessins.

La rencontre avec la lave et les volcans grâce
à Haroun Tazieff

Le déclic. Ce jour de 1975 où André Bucher a rencontré le vulcanologue Haroun Tazieff sur un plateau de télévision a été la révélation pour le sculpteur genevois et marque un tournant décisif dans sa carrière d’artiste. Cette rencontre lui a ouvert les portes d’un univers nouveau qui correspondait si bien à son caractère enflammé, fougueux et entier : la lave, cette matière qui a révolutionné sa démarche créatrice, sa vie et sa carrière artistique. 

Puiser aux sources de la vie, plonger dans la matrice terrestre pour en retirer la matière originelle en fusion de notre mère nourricière et la sculpter, ce défi insensé lui a plu immédiatement. La perspective de travailler deux matières si différentes mais dont le point de fusion est si proche : la lave et le bronze lui excita l’esprit. Il a mis sur pied une première expédition composée de six personnes et ils sont partis à l’assaut des flancs de l’Etna qui venait d’entrer en éruption en mars 1976. Il ne fallait surtout pas rater ce moment idéal.

Les sculptures avec lave

Il a imaginé des outils capables de résister à la température de la lave en fusion et à la corrosion des gaz. Equipés de tenues ignifugées empruntées aux pompiers de l’aéroport de Genève, André Bucher et ses compagnons d’expédition ont pu réaliser leur objectif : saisir la matière incandescente, la couler dans des moules préalablement préparés et réaliser des oeuvres d’art. Le travail de la lave en fusion était complexe, les outils fondaient ou se corrodaient, le plexiglas prenait feu et il n’y avait pas d’eau pour l’éteindre. Ils ont du être extrêmement vigilants face aux projections de lave du monstre en furie : des fameuses bombes volcaniques projetées à plusieurs centaines de mètres de haut et qui retombaient au hasard. D’autre part, ils ont du se méfier des gaz mortels ou des coulées de lave qui ne prenaient pas le chemin escompté. Les flancs du volcan pouvaient également s’ouvrir à tout moment en créant de nouvelles coulées et piéger l’équipe. C’est peut-être pour toutes ces raisons qu’André Bucher est resté l’unique sculpteur, à notre connaissance, a avoir bravé tous ces dangers pour aller au bout de sa folle passion.

Milo Steiger, cinéaste, a immortalisé ce travail exceptionnel dans un premier film en 1976 : « La Sandale d’Empédocles » avec Christian Barth et en 1980 dans une seconde réalisation : « Flirt with Fire » produit par Jacscam Entreprises avec Claude Cameredon et Jacques Piquerez, films qui ont été diffusés sur de nombreuses chaînes de télévision dans le monde.

Suite du texte

La force d’attraction des volcans a conditionné l’esprit, la pensée et la philosophie de vie d’André Bucher en permanence. Nous recommandons au lecteur de se plonger dans l’ouvrage : « Think Lava Art » où il a développé sa conception du monde, de la matière, du Cosmos et de sa relation au divin à travers la résonance des matériaux. Il y a dans sa recherche créatrice et artiste une quête d’absolu, d’harmonie avec les fruits de la nature, une humilité face aux éléments supérieurs et une cohérence totale entre sa démarche, sa vie et le message qu’il a désiré nous transmettre  aux travers de ses oeuvres. André Bucher a révélé dans ce livre, auquel il a tant tenu et publié en 2005. C’est une parcelle de lui-même alors que, malgré son caractère expansif, il n’a que rarement dévoilé ses pensées profondes, évitant les sujets sérieux par une pirouette.

Le bronze et la lave, André Bucher a trouvé dans l’union de ces deux matériaux la dualité sur laquelle il a tant aimé travailler et autour de laquelle il a axé une grande partie de son oeuvre. Il se dégage de toutes ses créations, une force, une puissance, nous dirions même une violence, reflets de l’énergie sans bornes de l’artiste mais aussi de la volonté de représenter un monde jamais achevé, en perpétuelle mutation à l’image de notre terre depuis des millénaires. A travers une ouverture providentielle dans la croûte terrestre, le sculpteur nous oblige à plonger à l’intérieur du magma terrestre, mais aussi au plus profond de nous-mêmes, noyaux identiques en fusion permanente. Il nous a rappelé que l’épaisseur de la croûte terrestre ne mesure que 35 kilomètres alors que le rayon de la terre est de 6371 kilomètres. Nous vivons en sursis sur un océan en fusion, l’équilibre précaire comme certaines de ses sculptures qui tiennent par la force de la gravité terrestre et quelques câbles d’acier. Symbole, tout n’est que symbole chez lui, ses oeuvres nous invitent à la réflexion; il n’y a jamais rien d’anodin, d’irréfléchi, l’intervention du hasard, de la nature . André Bucher est allé si loin dans sa réflexion sur le niveau de résonance identique entre la lave et le cerveau qu’il a sculpté ces têtes uniques où la matière originelle remplace le cerveau, démarche aboutie et totale où l’artiste va jusqu’au bout de lui-même, le revendique mais ne donnera la clé qu’à l’initié, le mystère demeure…

Période – Rouge et Noir

Période très intense avec la découverte de la lave qu’il a représentée dans son art pictural avec le rouge et le noir.

Symbole, tout n’est que symbole chez André Bucher, ses œuvres invitent à la réflexion; il n’y a jamais rien d’anodin, d’irréfléchi, l’intervention du hasard, de la nature ou du divin font partie intégrante de sa réflexion afin de tendre vers une relation harmonieuse entre l’homme, la sculpture, son environnement, la nature et le Cosmos. Cette union idéale, l’artiste l’a trouvée dans la notion de résonance, harmonie entre notre esprit, la lave et le bronze qui vont tendre vers la même fréquence.

Durant cette période, le rouge représentera la lave et le noir, le bronze ou l’aluminium mais parfois aussi l’inverse, la lave sera noire et les métaux rouges. Cela dépendra de l’importance des matières dans la représentation, de l’humeur du moment ou de la représentation de la lave solide ou en fusion. Il a dessiné avec diverses techniques: encre de chine, hématite de crayon, peinture, gouache ou fusain. Il a toujours aimé varier et mixer les techniques.

Le “Craquelé” – les peintures craquelées

Au début des années 1990, l’artiste décida de donner une nouvelle vie à ses tableaux en laissant une partie de la nature agir comme avec la lave. D’essais en essais il réussi à créer le craquelé qu’il introduit dans ses tableaux et dessins. 

Chez André Bucher rien n’est dû au hasard, il essaiera de façonner son destin, rencontres inopinées, essais de l’alchimiste créateur dans son atelier. Toujours à la recherche de nouvelles expériences, il a mélangé des composants aux réactions chimiques pour forcer encore une fois la nature à agir dans sur ses oeuvres. Cette technique qu’il a réussi à mettre au point, va lorsqu’elle sèche développer mille figures géométriques. Il maitrisait si bien ce craquelé, qu’il a réussi à choisir l’intensité du craquelé. Petit ou grand, noir ou coloré rien ne lui échappait. Malgré la grande maîtrise du craquelé qu’il a développé, il laissait à la nature la responsabilité d’engendrer ces formes géométriques si différentes les unes des autres.

Dans un premier temps, il a principalement travaillé des compositions de « craquelés » noirs sur noir puis sur les quatre couleurs fondamentales. Il a souvent été abordé le thème des quatre saisons   mais aussi les formes originelles telles que le carré, le cercle ou le triangle et les quatre éléments : l’eau, la terre, le feu et l’air. Courant 1994 des couleurs plus vives et intenses ont commencé à envahir ses toiles, au fur et à mesure de la lumière que ses petits-enfants lui apportaient en tournoyant autour de lui. Au contact de ses êtres chers, son esprit créatif qui est toujours demeuré proche de l’enfant, s’est transcendé, l’emmenant vers de nouveaux sommets de son art et stimulant sa capacité créatrice.

Dessins craquelés

La matrice terrestre revient régulièrement dans son travail sur le craquelé, retour sur l’un de ses thèmes favoris : l’origine de la vie. Cette technique lui permet aussi de représenter les volcans, omniprésents dans son esprit jusqu’à la fin de son existence. On retrouve dans certains tableaux les coulées de lave en fusion jaillissant des entrailles de notre terre. André Bucher, comme d’habitude, n’a pas hésité à sortir de la deuxième dimension pour intégrer dans ses tableaux issus de la technique du craquelé des objets en bois, des câbles, de la lave, voire des outils comme une clé à molette ou alors intégrera des collages de papier.

Quelques œuvres de la période lave et craquelé de 1976 à 2009

Période II : 1976-2009

De la découverte de la lave sur les volcans à la maîtrise de la technique du craquelé. Deux périodes très importantes pour André Bucher qui vont s’unirent pour ne faire qu’un. Le craquelé représentera une similitude de la lave dans ses peintures et dessins.

La rencontre avec la lave et les volcans grâce à Haroun Tazieff

Le déclic. Ce jour de 1975 où André Bucher a rencontré le vulcanologue Haroun Tazieff sur un plateau de télévision a été la révélation pour le sculpteur genevois et marque un tournant décisif dans sa carrière d’artiste. Cette rencontre lui a ouvert les portes d’un univers nouveau qui correspondait si bien à son caractère enflammé, fougueux et entier : la lave, cette matière qui a révolutionné sa démarche créatrice, sa vie et sa carrière artistique. 

Puiser aux sources de la vie, plonger dans la matrice terrestre pour en retirer la matière originelle en fusion de notre mère nourricière et la sculpter, ce défi insensé lui a plu immédiatement. La perspective de travailler deux matières si différentes mais dont le point de fusion est si proche : la lave et le bronze lui excita l’esprit. Il a mis sur pied une première expédition composée de six personnes et ils sont partis à l’assaut des flancs de l’Etna qui venait d’entrer en éruption en mars 1976. Il ne fallait surtout pas rater ce moment idéal.

Les sculptures avec lave

Il a imaginé des outils capables de résister à la température de la lave en fusion et à la corrosion des gaz. Equipés de tenues ignifugées empruntées aux pompiers de l’aéroport de Genève, André Bucher et ses compagnons d’expédition ont pu réaliser leur objectif : saisir la matière incandescente, la couler dans des moules préalablement préparés et réaliser des oeuvres d’art. Le travail de la lave en fusion était complexe, les outils fondaient ou se corrodaient, le plexiglas prenait feu et il n’y avait pas d’eau pour l’éteindre. Ils ont du être extrêmement vigilants face aux projections de lave du monstre en furie : des fameuses bombes volcaniques projetées à plusieurs centaines de mètres de haut et qui retombaient au hasard. D’autre part, ils ont du se méfier des gaz mortels ou des coulées de lave qui ne prenaient pas le chemin escompté. Les flancs du volcan pouvaient également s’ouvrir à tout moment en créant de nouvelles coulées et piéger l’équipe. C’est peut-être pour toutes ces raisons qu’André Bucher est resté l’unique sculpteur, à notre connaissance, a avoir bravé tous ces dangers pour aller au bout de sa folle passion.

Milo Steiger, cinéaste, a immortalisé ce travail exceptionnel dans un premier film en 1976 : « La Sandale d’Empédocles » avec Christian Barth et en 1980 dans une seconde réalisation : « Flirt with Fire » produit par Jacscam Entreprises avec Claude Cameredon et Jacques Piquerez, films qui ont été diffusés sur de nombreuses chaînes de télévision dans le monde.

Suite du texte

La force d’attraction des volcans a conditionné l’esprit, la pensée et la philosophie de vie d’André Bucher en permanence. Nous recommandons au lecteur de se plonger dans l’ouvrage : « Think Lava Art » où il a développé sa conception du monde, de la matière, du Cosmos et de sa relation au divin à travers la résonance des matériaux. Il y a dans sa recherche créatrice et artiste une quête d’absolu, d’harmonie avec les fruits de la nature, une humilité face aux éléments supérieurs et une cohérence totale entre sa démarche, sa vie et le message qu’il a désiré nous transmettre  aux travers de ses oeuvres. André Bucher a révélé dans ce livre, auquel il a tant tenu et publié en 2005. C’est une parcelle de lui-même alors que, malgré son caractère expansif, il n’a que rarement dévoilé ses pensées profondes, évitant les sujets sérieux par une pirouette.

Le bronze et la lave, André Bucher a trouvé dans l’union de ces deux matériaux la dualité sur laquelle il a tant aimé travailler et autour de laquelle il a axé une grande partie de son oeuvre. Il se dégage de toutes ses créations, une force, une puissance, nous dirions même une violence, reflets de l’énergie sans bornes de l’artiste mais aussi de la volonté de représenter un monde jamais achevé, en perpétuelle mutation à l’image de notre terre depuis des millénaires. A travers une ouverture providentielle dans la croûte terrestre, le sculpteur nous oblige à plonger à l’intérieur du magma terrestre, mais aussi au plus profond de nous-mêmes, noyaux identiques en fusion permanente. Il nous a rappelé que l’épaisseur de la croûte terrestre ne mesure que 35 kilomètres alors que le rayon de la terre est de 6371 kilomètres. Nous vivons en sursis sur un océan en fusion, l’équilibre précaire comme certaines de ses sculptures qui tiennent par la force de la gravité terrestre et quelques câbles d’acier. Symbole, tout n’est que symbole chez lui, ses oeuvres nous invitent à la réflexion; il n’y a jamais rien d’anodin, d’irréfléchi, l’intervention du hasard, de la nature . André Bucher est allé si loin dans sa réflexion sur le niveau de résonance identique entre la lave et le cerveau qu’il a sculpté ces têtes uniques où la matière originelle remplace le cerveau, démarche aboutie et totale où l’artiste va jusqu’au bout de lui-même, le revendique mais ne donnera la clé qu’à l’initié, le mystère demeure…

Période – Rouge et Noir

Période très intense avec la découverte de la lave qu’il a représentée dans son art pictural avec le rouge et le noir.

Symbole, tout n’est que symbole chez André Bucher, ses œuvres invitent à la réflexion; il n’y a jamais rien d’anodin, d’irréfléchi, l’intervention du hasard, de la nature ou du divin font partie intégrante de sa réflexion afin de tendre vers une relation harmonieuse entre l’homme, la sculpture, son environnement, la nature et le Cosmos. Cette union idéale, l’artiste l’a trouvée dans la notion de résonance, harmonie entre notre esprit, la lave et le bronze qui vont tendre vers la même fréquence.

Durant cette période, le rouge représentera la lave et le noir, le bronze ou l’aluminium mais parfois aussi l’inverse, la lave sera noire et les métaux rouges. Cela dépendra de l’importance des matières dans la représentation, de l’humeur du moment ou de la représentation de la lave solide ou en fusion. Il a dessiné avec diverses techniques: encre de chine, hématite de crayon, peinture, gouache ou fusain. Il a toujours aimé varier et mixer les techniques.

Le “Craquelé” – les peintures craquelées

Au début des années 1990, l’artiste décida de donner une nouvelle vie à ses tableaux en laissant une partie de la nature agir comme avec la lave. D’essais en essais il réussi à créer le craquelé qu’il introduit dans ses tableaux et dessins. 

Chez André Bucher rien n’est dû au hasard, il essaiera de façonner son destin, rencontres inopinées, essais de l’alchimiste créateur dans son atelier. Toujours à la recherche de nouvelles expériences, il a mélangé des composants aux réactions chimiques pour forcer encore une fois la nature à agir dans sur ses oeuvres. Cette technique qu’il a réussi à mettre au point, va lorsqu’elle sèche développer mille figures géométriques. Il maitrisait si bien ce craquelé, qu’il a réussi à choisir l’intensité du craquelé. Petit ou grand, noir ou coloré rien ne lui échappait. Malgré la grande maîtrise du craquelé qu’il a développé, il laissait à la nature la responsabilité d’engendrer ces formes géométriques si différentes les unes des autres.

Dans un premier temps, il a principalement travaillé des compositions de « craquelés » noirs sur noir puis sur les quatre couleurs fondamentales. Il a souvent été abordé le thème des quatre saisons   mais aussi les formes originelles telles que le carré, le cercle ou le triangle et les quatre éléments : l’eau, la terre, le feu et l’air. Courant 1994 des couleurs plus vives et intenses ont commencé à envahir ses toiles, au fur et à mesure de la lumière que ses petits-enfants lui apportaient en tournoyant autour de lui. Au contact de ses êtres chers, son esprit créatif qui est toujours demeuré proche de l’enfant, s’est transcendé, l’emmenant vers de nouveaux sommets de son art et stimulant sa capacité créatrice.

Dessins craquelés

La matrice terrestre revient régulièrement dans son travail sur le craquelé, retour sur l’un de ses thèmes favoris : l’origine de la vie. Cette technique lui permet aussi de représenter les volcans, omniprésents dans son esprit jusqu’à la fin de son existence. On retrouve dans certains tableaux les coulées de lave en fusion jaillissant des entrailles de notre terre. André Bucher, comme d’habitude, n’a pas hésité à sortir de la deuxième dimension pour intégrer dans ses tableaux issus de la technique du craquelé des objets en bois, des câbles, de la lave, voire des outils comme une clé à molette ou alors intégrera des collages de papier.

Quelques œuvres de la période lave et craquelé de 1976 à 2009